Lien possible entre pollution atmosphérique et cancer
Après une étude à l’échelle de Montréal publiée en 2010, les chercheurs étudient ici les effets de la pollution dans huit provinces canadiennes entre 1975 et 1994, à partir d’observations satellites et de mesures atmosphériques du dioxyde d’azote.Â
Dirigée par Perry Hystad (Oregon State University), Paul J. Villeneuve (Carleton University), l’étude a montré une association entre le risque de cancer du sein et la présence de dioxyde d’azote (NO2), un indicateur de la pollution de l’air causée par la circulation. Chez les femmes ménopausées, le risque de cancer du sein augmentait de 10 % à chaque fois que le NO2 dans l’air augmentait de 10 parties par milliard (ppb). On savait peu de choses sur le risque pour les femmes avant la ménopause, et les chercheurs ont montré qu’elles étaient encore plus exposées : le risque augmente de 32% % à chaque fois que le NO2 augmente de 10 ppb.
« L’air pollué est un mélange complexe qui contient des centaines de substances chimiques, dont plusieurs toxiques ou carcinogènes, précise le co-auteur Mark Goldberg, un épidémiologiste de l’environnement à l’Université McGill. Le dioxyde d’azote n’est pas carcinogène en lui-même, mais c’est un excellent indicateur de la pollution atmosphérique par la circulation routière. »
« Cette étude donne une estimation de l’association entre pollution de l’air et cancer du sein, mais la causalité est loin d’être établie, prévient Golberg. Bien d’autres études seront nécessaires, pour que nous ayons assez de preuves pour montrer une éventuelle causalité. »
Exposure to traffic-related air pollution and the risk of developing breast cancer among women in eight Canadian provinces: A case–control study
Perry Hystad, Paul J. Villeneuve, Mark S. Goldberg, Dan L. Crouse, Kenneth Johnson, the Canadian Cancer Registries Epidemiology Research Group
Environment International Volume 74, January 2015
Crédit photo: Osvaldo Gago - fotografar.net